Après Chicago en 2024 c’est à Atlanta que s’est déroulé du 26 février au 1er mars le 51-ème congrès des orthoprothésistes des USA. Un moment privilégié d’échanges sur les bonnes pratiques et de découvertes d’innovations.
L’appareillage orthopédique externe sur mesure demeure pour l’ISPC un domaine d’activité majeur afin d’accompagner ses usagers vers une activité sportive compatible à la fois avec ses capacités et avec les aides techniques disponibles. Le Professeur François Genêt, Philippe Fourny et le Docteur Vincent Carpentier ont pu, au cours de ces quatre journées de travail, effectuer une mise à jour de leurs connaissances de l’offre d’appareillage, une veille des innovations et un enrichissement de leurs contacts.
A la question : « comment répondre à un patient amputé désireux de devenir plus actif » la société américaine Fillauer propose une vaste panoplie de pieds prothétiques en carbone qui intègrent les contraintes de pratique, comme par exemple la torsion-rotation pied-cheville lors du swing de golf en intégrant un silent bloc à la dureté réglable entre le pied et les éléments de liaison. L’analyse biomécanique et les retentissements cliniques ne sont jamais oubliés et l’usage de la vidéo au ralenti est fortement recommandé lors des essayages.
La société polonaise Aether proposait quant à elle une main prothétique présentée comme facile à réparer soi-même et la plus robuste et forte du marché pouvant supporter un appui de 70kg et un port de charge de 35 kg. Les fonctionnalités sont directement pilotées par l’usager via une application reliée à un centre de gestion et de collecte des données.
Ethnocare, société québécoise, présentait un manchon-chaussette gonflable qui permet par l’usage d’une simple poire d’adapter l’espace entre l’emboiture et le manchon en fonction des variations de volume du moignon ou des différentes intensités d’usage.
La présentation de l’étude randomisée de la C Brace d’Otto Bock a particulièrement retenu notre attention dans la mesure ou une étude similaire, dont le directeur scientifique était le Professeur François Genêt, avait été mené entre la France et l’Allemagne. Différence notoire, le comparateur avec cet exosquelette segmentaire des membres inférieurs qui aux USA est très hétérogène avec une majorité d’ orthèses avec verrouillage du genou en phase pendulaire versus uniquement des orthèses à contrôle de phase d’appui en Europe. Si dans tous les cas l’amélioration de la marche avec intensification de l’activité physique et l’évitement des chutes sont spectaculaires, le comparateur américain présente le défaut d’être plus éloigné du dispositif évalué que le comparateur européen.
Ce congrès académique des orthoprothésistes américains ne pouvait oublier la formation avec la présentation d’une réforme de l’internat. En effet, contrairement à la France qui forme sur trois années, aux USA une quatrième année d’internat est nécessaire pour obtenir la certification. Très orientée sur la clinique (52,8% du temps est consacré au soin du patient) l’on constate que le temps administratif de codage et de facturation (19,5 %) est à peu-près équivalent à celui de la fabrication (19,6 %) en raison en particulier d’une motivation détaillée obligatoire des objectifs cliniques de l’équipement prothétique ou orthétique à destination des assurances.
Un autre atelier orienté quant à lui exclusivement sur la clinique s’employait à faire vivre ce même référentiel sur la base de cas cliniques avec une insistance toute particulière sur l’importance de l’auscultation et des connaissances d’anatomie fonctionnelle qu’elle implique.
Fierté française, la présence de plusieurs opérateurs français dont le groupe Eqwal (anciennement Groupe Lagarrigue) et sa filiale Qwadra spécialisée dans la captation numérique de forme, tous deux leaders mondiaux dans leurs spécialités respectives.
Des réunions avec leurs dirigeants ont permis à l’ISPC de statuer sur un nouveau partenariat triennal qui englobe notamment un financement de la recherche et l’organisation d’un symposium international tous les deux ans.
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